Comment sera le vin du futur ?

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publié le jeudi 12 avril 2018 à 08h00

Comment sera le vin du futur ?

Des spécialistes de la filière se sont penchés sur ce que pourrait être le vin du futur en ce qui concerne les crus de Bordeaux. 400 bouteilles étiquetées 'Bordeaux 2050' à base des cépages d'origine mais qui prennent en compte le changement climatique. Ce qu'il en ressort n'est pas très positif dans le sens que les oenologues n'y retrouvent pas le terroir, ni au nez, ni au goût.

 

"Quelques notes de fruits rouges en arrière, des tanins qui sont très prononcés à la dégustation, très durs, verts, beaucoup d'astringence et une note finale assez difficile, un peu asséchante. Ce vin n'est pas trop décevant, mais il ne sent pas le terroir bordelais," argumente Monique Josse, directrice du Musée du Vin.

 

L'oenologue Pascal Chatonnet a bien assemblé tous les cépages de Merlot et de Cabernet Sauvignon, sauf que le raisin n'a pas poussé en terre bordelaise mais en Espagne et au Maghreb où les terroirs sont bien différents et où le climat est forcément plus chaud et plus sec.

 

Il s'agit d'une prise de conscience face à la future disparition des vignes et bien évidemment des vins tels que nous les connaissons à l'heure actuelle. L'oenologue met en exergue le fait que si rien ne change, voilà le goût que les Bordeaux auront si personne n'agit. L'expression du terroir sera vouée à disparaître d'ici trente ans même moins. Le raisin a fini par se développer plus vite et à provoquer des vendanges de plus en plus précoces, même en Champagne, où le record a été battu en 2017 en commençant fin août. Trois semaines de décalage jusqu'à un mois l'année dernière sont comptabilisés sur une grande partie des vignobles français.

 

Quelles sont les conséquences ? Les vignes telles qu'on les connaît aujourd'hui seront vouées à accueillir de nouvelles mutations, des croisements entre différents ceps qui soient plus résistants aux maladies et aux caprices de la météo, tout en conservant du goût. Les tests sont déjà lancés depuis quelques années sur les plages méditerranéennes où les agronomes tentent cette diversification sous des conditions extrêmes et exigeantes mais aujourd'hui nécessaires.

 

Il ne faut pas non plus devenir trop inquiets, l'histoire a prouvé par le passé que les créations et les expérimentations portaient leur fruit, et puis notre palais évolue aussi. Il faut prendre le train en marche, comme on dit, mais ne pas rester les bras croisés non plus.

 

Car au delà de la passion du simple breuvage, la filière vin compte plus de 600 000 employés du secteur. Il s'agit du second domaine d'exportation en France ainsi que le second producteur mondial en terme de volumétrie. Reste maintenant à réagir et vite et ce, à tous les niveaux de la filière viticole. Le signal d'alarme est enclenché !

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