Les 5 étapes de la dégustation en salon façon Winameety
La dégustation à l’aveugle par Virginie Poulalier
Habituellement, nous proposons des dégustations à l’aveugle en bandant les yeux des visiteurs pour leur faire goûter les vins du salon de manière ludique afin d’éveiller leurs sens et bien souvent piquer leur curiosité.
Ainsi nous arrivons à perdre un amateur d’Alsace avec un Gewurztraminer d’Auvergne (Domaine Stéphane Bonjean), des Limougeauds fans de Bordeaux avec un Languedoc (Domaine Les 4 Pilat), des amoureux de vins doux voire moelleux qui découvrent la Vallée de la Loire (Coteau du Layon, Domaine A. Richard) et aussi notre oeno consultant Stan avec un Beaujolais Saint-Amour 2016 (Domaine des deux voûtes).
Ces dégustations permettent aussi de faire apprécier du vin blanc à des personnes assez réticentes, de faire apprécier des vins d’Auvergne à des gens qui nous disent en arrivant, je veux bien goûter de tout, sauf des vins d’Auvergne ! Quel challenge pour nous qui sommes implantés en Auvergne et qui aimons mettre en avant notre terroir et nos producteurs ! Pari relevé, les visiteurs sont allés rencontrer le producteur (Domaine Pradier).
Et puis il y a les connaisseurs, ceux à qui nous faisons déguster un vin qu’ils aiment, qui rien qu’au nez vous disent, c’est un Côtes du Rhône, un Gigondas, mais moins costaud. Là, on les guide un peu : qu’est-ce qui ressemble et qui n’est pas loin géographiquement ... un Vacqueyras ! (Domaine des Fontnobles).
La dégustation à l’aveugle en bandant les yeux est encore plus compliquée pour les sens que la dégustation dans un verre noir.
Les passants deviennent très curieux de voir les masques de nuit contre une bouteille (soigneusement emballée dans une chaussette de dégustation !). Les yeux bandés, le nez et la bouche prennent entièrement leur place, les yeux ne peuvent donner aucune indication et ne peuvent se poser nulle part pour faire fonctionner le cerveau. En servant les visiteurs, je les guide, les rassure. Je ne suis pas œnologue, j’aime le vin, j’apprends des professionnels, je déguste, je découvre. Je fais déguster à des amateurs, avec des mots simples, avec mon ressenti sur le vin que je fais déguster, avec les informations que je trouve avec mes yeux, mon nez, mon palais et ce qui est écrit sur la bouteille, ce que m’a dit le vigneron en me confiant la bouteille...
- Première étape : saisir son verre, pas toujours facile les yeux bandés !!!
- Deuxième étape : Sentir, avec son nez, sans avoir peur de le mettre dans le verre, pour humer le vin ! Se poser des questions : des tanins, du sucre, du fruit, des fleurs, du boisé, des végétaux ? Aller, revenir, réfléchir, des fruits jaunes ou rouges, de la chaleur ou de la fraîcheur ... ? de quelle couleur est-il ?
- Troisième étape : goûter le vin, en bouche, sur la langue, le palais, les papilles. Le vin que je goûte ressemble-t-il à l’idée que j’en avais en sentant ? Puis on avance, on réfléchit, un vin avec un nez sur le boisé et les fruits rouges, c’est un rouge ! Une bouche sur les tanins, une chaleur au nez, confirmée sur les côtés de la langue, au fond de la bouche, c’est un vin du sud, qui a vu le soleil, un peu d’épices. Le terroir, question parfois difficile le terroir, identifier le sol : granit, calcaire, schiste, argile, cailloux, marnes...ici ce sont des gneiss.
- Quatrième étape : regarder la robe du vin (quand il en reste dans le verre !) et la bouteille, voir que c’est un vin rouge grenat profond aux reflets violine pour vérifier les informations (les vignerons de Caramany - Côtes du Roussillon Village - cuvée Presbytère).
- Cinquième étape : aller à la rencontre du vigneron car c’est lui qui parle le mieux de ses vins !
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