Le Mâconnais, vous connaissez ?
Une fois de plus en représentation sur un salon. Nous étions dans une belle région viticole. Verdure, granit et calcaire au programme, à la confluence du Massif Central et de la Bourgogne.
Ici le Beaujolais prend fin et la Bourgogne viticole commence. Le mâconnais est une terre de contrastes. Les Chardonnay y trouvent les expressions les plus solaires de Bourgogne avec les appellations de Viré-Clessé et certains des vins les plus atypiques de ce cépage emblématique des grands vins blancs du monde entier.
Nous pourrions parler de nombreux vins issus des terroirs alentours, mais concentrons-nous sur le plus évident et le plus simple : le Mâcon et ses divers crus ou villages.
Situés autour de la ville, et jusqu’à Tournus au nord, le vignoble s’étend sur une quarantaine de kilomètres. Il peut se diviser en 3 dénominations, sur un peu plus de 3300 Ha. Les 3 dénominations sont ainsi divisées entre :
- Mâcon : communes de l’arrondissement de Mâcon et 11 communes proches.
- Mâcon Villages : Azé, Bray, Burgy, Bussières, Chaintré, Chardonnay, Charnay-lès-Mâcon, Cruzille, Davayé, Fuissé, Igé, Loché, Lugny, Mancey, Milly-Lamartine, Montbellet, Péronne, Pierreclos, Prissé, La Roche- Vineuse, Saint-Gengoux-le-National, Solutré-Pouilly, Uchizy, Vergisson, Verzé, Vinzelles.
- Mâcon et le nom du Village (ensemble de diverses communes) ou unique avec le nom de commune.
Séparés par des failles parallèles, les monts du Mâconnais forment un ensemble de chaînons orientés nord/nord-est ou sud/sud-ouest.
On utilise ici le Chardonnay, le Pinot Noir et le Gamay.
La production de blanc reste très dominante, sur des sols assez variés du Nord au Sud, beaucoup d’argiles et calcaires malgré tout. Des variantes, siliceuses et sableuses selon les terroirs plus proches du vieux Massif Central ou la plaine de la Saône qui charria quelques limons et sables.
Les rouges sont souples et frais, simples, on ne les gardera pas trop.
En revanche les blancs peuvent être assez complexes et selon les sols et les expositions se rapprocher de leurs plus prestigieux voisins de Fuissé ou St-Véran par exemple. Ceux issus de sols calcaires, calciques et exposés au mieux seront évidemment plus aptes à la garde, au passage en fut, et auront une complexité plus marquée. Les terrains siliceux, argileux ou sableux, souvent mêlés à des « chailles », ou galets de grès, favorisent le Chardonnay plus précoce et, en rouge, le Gamay, à l’aise également sur les sols granitiques des terrains annonçant le Beaujolais voisin.
Les Mâcons blancs les plus simples auront de jolis arômes de fleurs blanches, typiques des senteurs de printemps, parfois un peu sur les agrumes, faciles et peu acidulés en bouche, ils sont agréables, tirent un peu sur le miel en vieillissant. Les plus sérieux d’entre eux atteindront une certaine concentration avec un bon gras et plus de tension en bouche, des notes crayeuses et calcaires, les rapprochant des crus voisins, avec une aptitude à la garde plus favorable.
Encore de bons rapports qualité prix on se tournera pour les vins, les plus accessibles en prix, des caves coopératives de bonne qualité qui font une partie de leur production en bouteille. Les Terres Secrètes par exemple élaborent de bons Mâcon mais ils sont loin d’être les seuls.
Ensuite si on veut essayer de toucher à l’excellence locale et bien nombre de vignerons utilisent au mieux les terroirs locaux et font des vins très sérieux, en vrac et sans préférence, Héritiers des Comte Laffon, Dominique Cornin, Robert Denogent et fils, etc...
On trouvera donc dans cette jolie et calme région de bons vins blancs aux tarifs assez doux. On pourra en même temps se balader dans la partie nord des crus du Beaujolais qui méritent également un détour, St Amour, Fleurie, Juliénas...
Sans parler des Crus de Solutré dont la réputation n’est plus à faire, sachant que la restauration locale est aussi très réputée de longue date, une seule chose à faire... s’y rendre rapidement !!!