Colombard, plus d’une corde à son arc.
Colombard était au cœur de la fabrication d’Armagnac, de Cognac et Pineau des Charentes.
Et puis sale affaire, il est détrôné par Ugni et Folle blanche. Il perd sa place de leader dans la fabrication des eaux-de-vie suite à la vilaine crise du Phylloxéra.
Et puis Eurêka ! De retour en vin sec, les vignerons, au lieu de baisser les bras, assemblent ce cépage typé à l’Ugni blanc, au sémillon ou au sauvignon blanc, pour nous concocter de gouleyantes recettes !
Portrait robot en couleur.
C’est un raisin blanc de cuve, que vous pourrez reconnaître à ses feuilles triplement lobées, et ciselées de petites dents. Comme la nature est bien faite ! Une fois mûrs, les grains de Colombard prennent une teinte jaune dorée.
Je suis snob.
Il y a des noms qui sont chouettes et d’autres qui coulent moins bien dans l’oreille. J’avais une collègue, la très gentille Mademoiselle Trouboul. Elle s’est mariée très rapidement pour devenir Madame de Gouvion Saint-Cyr. Depuis elle ne me calcule plus. Allez ignorer pourquoi !
Tout ça pour dire que Colombard ou Colombar assument eux sans complexe leur petit air volaille ! Colombier, Colombe, Tourterelle mais pas pigeon s’il-vous-plait !
Morphotype d’un séducteur.
Le Colombard a longtemps été le cépage des Cognac, Armagnac et autre Pineau des Charentes.
S’il est toujours vinifié en Eaux-de-vie, il retrouve une nouvelle jeunesse dans les vins blancs secs et moelleux (comme aux USA).
Ce cépage, très typé, avec une acidité naturelle, donne des vins nerveux et corsés. Raisin très aromatique une fois fermenté, on reconnaît ses liquides, à leurs arômes intenses d’agrumes : pamplemousse, citron vert, mais aussi de fruits à chair jaune comme la pêche, l’abricot, de fruits exotiques, fruits de la passion, de fleurs blanches. Il peut présenter des notes minérales.
Boks plus que reeboks.
Si on le retrouve dans le catalogue des cépages de la Bulgarie, de Chypre, d’Espagne et du Portugal, c’est en France, dans le Sud-ouest, du Bordelais, aux Charentes jusqu’à la Méditerranée occidentale qu’on lui fait la table belle. Cet ex petit prince de Beverley Hills (Californie, USA rien que ça) prospère aujourd’hui sur les terroirs sud-africains où il peut exprimer toute sa puissance.
Un dur au pied tendre.
Colombard est vigoureux, fertile, très productif. Terrains pauvres, les sols argilo-calcaires, sablo-graveleux. Même pas peur ! Ce cépage n’a pas froid aux yeux : un léger stress hydrique pourrait le freiner ? Vous rigolez ? Il ira puiser le meilleur dans ses racines… Mais pas de grande force sans l’aveu d’une petite faiblesse : Colombard est sensible aux acariens, aux maladies cryptogamiques, mais aussi au vent…
Inconnu et familier.
Si vous n’avez jamais entendu parler de lui, vous l’avez sûrement déjà goûté en assemblage dans les vins des appellations suivantes : AOC Côtes-de-Blaye, Côtes de Bourg et Entre-deux-Mers ; ou encore dans l’IGP Côtes de Gascogne.
Un baroudeur du goût.
Qu’est-ce qu’on déguste en ça compagnie ?
On peut le servir seul à l’apéritif, mais il fera tout aussi bien honneur à votre entrée avec feuilletés aux légumes ou au poisson, petits fours salés comme des gougères au fromage. Bon mariage pour le plat principal, pour accompagner des moules au safran, filet mignon de porc ou un poulet rôti.
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