Stan nous emmène buller en Champagne !
Les fêtes sont loin, mais au diable les habitudes et les redondances !
Dans cette région il n’y a pas d’heure pour en boire ou pour en ouvrir une bouteille.
Il suffit de flâner sur une terrasse d’Épernay pour constater qu’ici on consomme des bulles de Champagne à toutes heures !comme on mange des huitres à Oléron, ou des tourteaux au nouveau Brunswick !
Parlons donc de la Champagne, une région qui fait rêver le monde entier.
Son vin en tous cas réussit cet exploit.
Il fait le tour du monde, il est le vin de fêtes par excellence et même s'il a connu de nombreuses crises, tel le phénix, il revient toujours plus fort et plus solide.
Pourtant au départ rien ne prédestinait cette région, somme toute assez quelconque, à une réussite pareille !
En effet quelques plateaux forestiers, des plaines à perte de vues, argileuses, crayeuses, des coteaux aux terres collantes et blanchâtres, un climat continental humide. On appelle d’ailleurs une partie de cette Champagne la pouilleuse, c’est dire…
C’était sans compter la bonne fée locale : le hasard, et des conditions somme toutes idéales pour produire un vin blanc difficile à consommer dans son état primaire.
Il donne cependant le Champagne qui figure parmi les plus grands vins blancs au monde !
Pour aller plus loin la rivière qui coupe le département de la Marne, idem dans l’Aube, les quelques reliefs et des sols impropre à toute autre production vont faire de cette région, un paradis pour la production de vins effervescents.
Il fallait comme pour l’apparition de la vie sur Terre un ensemble de circonstances favorables pour arriver à ce résultat.
En effet le climat frais et humide empêche des maturités trop importantes des raisins et confère une acidité naturelle indispensable au Champagne. La plupart des côteaux sont propices à la vigne en général, ici les expositions sud (est et ouest) ont vraiment trouvé leur intérêt.
Les cépages utilisés notamment les rouges vinifiés en blanc amènent des qualités que n’ont pas d’autres vins blancs : puissance, vinosité, fruits rouges… Et surtout l’apparition de la bulle, le fameux mythe de Dom Pérignon, ce « hasard », cette chance qui a fait apparaitre une bulle en seconde fermentation dans les bouteilles a donné le coup de fouet nécessaire à ces vins dits tranquilles.
Un peu d’histoire !
Comme partout en France on produisait surtout du rouge, même en Champagne.
Vers l’an mille il y avait un climat assez doux, avec des températures élevées sur toute la France et le continent européen. La vigne poussait jusqu’en Normandie !
La Champagne fournissait les grandes villes alentours, dont Paris, qui n’est qu’à une centaine de kilomètres de là…en vins rouges !
Puis diverses crises ont secoué le pays, et progressivement le blanc a pris le dessus. Les accidents de refermentations en bouteille ont amené les vignerons locaux à se diriger vers un vin effervescent, qui trouvait en plus son public au fur et à mesure.
Aujourd’hui la Champagne représente 35 000 ha de vignes réparties sur 4 départements : Aisne, Seine et Marne, Aube, et la Marne qui est le principal pourvoyeur.
La méthode de production est donc un assemblage de plusieurs cépages : Pinot Noir (Tout savoir sur le Pinot Noir), Pinot Meunier (Tout savoir sur le Pinot Meunier) et Chardonnay (Tout savoir, ou presque, sur le Chardonnay), vinifiés en blanc, puis mis en bouteille.
C'est la seconde fermentation donnera la bulle.
Les zones de production sont réparties en crus dont l’échelle sert à rémunérer les viticulteurs qui ne font pas leur vin. Le législateur a donc fixé une échelle, qui part de 100% pour les grands crus, à environ 70 pour des régions moins « qualitatives ».
Il y a dans cette classification une notion géographique induite avec des zones hautement qualitatives comme la Montagne de Reims, la Côte des Blancs, la vallée de la Marne.
Chaque cépage dominant s’exprime de manière assez marquée sur chacune de ces zones.
Meunier en vallée de la Marne, Pinot Noir dans la Montagne de Reims, et le Chardonnay sur la Côte des Blancs.
On pourra également de nos jours discuter longuement des styles de chaque producteur, la législation champenoise autorisant des pratiques peu répandues ailleurs, comme les assemblages de crus, de millésimes etc…
Aujourd’hui on voit apparaître une volonté de vignerons de faire valoir une notion de cru et de parcellaire, en « opposition » à un style, lissé sur les années et les goûts, dûs à la pratique d’assemblage des grandes maisons de négoce.
Je détaillerais plus tard les pratiques champenoises car elles sont uniques et la base d’une grande confusion, il faut donc y passer un peu de temps.
En attendant bonne dégustation pop, comme le bruit du bouchon !