Rien à voir avec le curé : le Gamaret

Les Cépages européens

publié le dimanche 19 mai 2019 à 08h00

Rien à voir avec le curé : le Gamaret

 

Pour changer voici une série sur des cépages peu connus, pour plusieurs raisons.

La première est qu'ils sont peu utilisés. Ensuite, certains sont récents si on les compare aux indigènes et indétrônables Pinot noir, Chardonnay, ou cousins, etc.…

Ceux dont je vais vous parler sont des créations de l’homme, issus de croisements entre parents improbables ou qui ne se seraient pas rencontrés avant un certain temps. Exemple le Marselan en France ou le Gamaret issu de la recherche Suisse, qui fait l'objet ce cet article.

 

Les agronomes, et chercheurs en viticulture suisses ont largement contribué via leur station de Changins à des progrès massifs en la matière.

Le climat, la situation et la curiosité naturelle des vignerons locaux les a quelque part obligés à se creuser les méninges pour « améliorer » ce qu’ils considéraient « moyen » notamment des soucis de pourriture grise sur le Gamay qui compliquait les récoltes.

 

Le climat et les conditions de plantation, de récolte, le travail et les rendements depuis 20 ans ont pu remettre certaines de ces évolutions mais rien n’est jamais perdu et chaque travail aura son intérêt.

Bref ce Gamaret est un croisement de Gamay et de Rechensteiner. Il a connu un développement rapide en Suisse lémanique (bordure du lac Léman), notamment grâce à ses aptitudes renforcées face à la pourriture grise.

En le croisant, ses résistances naturelles ont été accrues. Sans rentrer dans des détails trop techniques, la plante augmente ses taux de polyphénols et autres composés qui lui donnent plus de force face au champignon, pour mieux comprendre, lisez cet article.

 

https://www.academievin.org/le-nouveau-cepage-gamaret-aptitudes-agronomiques-et-qualite-des-raisins-et-des-vins-par-francois-murisier-raymond-paccot/

 

Raymond Pacot est un des vignerons qui m’a le plus influencé lors de mes rencontres viticoles ! Je rêve de retourner chez lui, c’est un puits de science et il est la quintessence et le symbole de l’intelligence viticole à mon avis... Un chercheur qui voudrait supprimer les intrants pour faire vite ...

 

 

Pour revenir à ses qualités plus classiques, c’est donc un cépage noir à jus blanc, de précocité proche du Pinot Noir. Résistant à la pourriture grise, à la vigueur moyenne, le Gamaret donne de bons rendements.

Il n’aime pas la sécheresse d’où son implantation récente dans des zones tempérées. Il peut couler si la vigueur n’est pas tenue, on le palissera de préférence.

 

 

Les grappes sont courtes, coniques et pyramidales d’un bleu foncé, noirâtre si très mûr, au jus sucré et moyennement acide. Les vins issus du cépage auront des couleurs assez marquées, violacées quand ils sont jeunes,, des arômes de cassis, fruits noirs légèrement acidulés. Des notes chocolatées voire épicées peuvent venir compléter le tableau.

De garde moyenne à bonne selon les vinifications, on consomme actuellement le Gamaret plutôt jeune.

Il possède cependant des similitudes avec le Gamay et la Syrah qui poussent à l’attendre 3 ou 4 ans pour être dans les meilleurs conditions.

Ses tanins et son acidité naturelle s’estompent pour donner des vins au profil souple et parfumé. On le retrouve aujourd’hui dans des régions autres que la Suisse car il est autorisé en Beaujolais et on l’a vu en Auvergne...

 

Encore un cépage qui peut donner des choses très intéressantes pour la suite, considérant les possibilités d’évolution de la viticulture dans les années à venir, nous le suivrons de près…

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