Quelle empreinte écologique laisse ma passion pour le vin ?

Le pourquoi du comment

publié le mercredi 07 novembre 2018 à 08h00

Quelle empreinte écologique laisse ma passion pour le vin ?

Quand je possédais encore mon magasin de vin et au fil de mes voyages, je me suis peu posé la question sur les effets de mes choix : choix de mes destinations, mon envie de découvrir, déguster un maximum de vins, dans la quête de l’apôtre, ce vin que je ne connais pas encore et qui me donnera une émotion encore plus grande que le précédent.

 

Mais en y pensant, plus le temps passe plus il m’apparaît certaines contradictions, paradoxes qui me font douter. 

 

Dans la quête continue de découverte qui est la mienne et la nôtre amateurs de vins, les déplacements, les achats sur internet, les multiples mouvements que nous réalisons sont autant d’impacts sur la planète en termes de bilan carbone que ce qui nous guette avec les pesticides.

 

Quelles solutions s’offrent à nous, notamment lorsque l’on habite loin des zones de production de vin ?

 

En effet le polonais doit-il être privé de Languedoc, ou pire d’australien parce que ce n’est pas bon pour la planète ?

 

 

Aujourd'hui un transport de vin par conteneur pour aller à l’autre bout du monde a peut-être moins d’impact qu’une commande de 36 bouteilles d’un restaurant provençal qui achète de l’Alsace. En effet le groupage et le transport en bateau sont finalement moins consommateurs que de petits trajets par cent pour dépanner le bistrot du coin !

 

Devrions-nous seulement consommer en locavores dans un rayon de 200 kms ?C’est déjà pas mal pour nous auvergnats : beaujolais, Loire, centre, Bourgogne, Rhône Nord, ouf ! Le breton lui devra se contenter d’un peu de val de Loire et Muscadet non ? 

 

Le vin n’étant produit qu’autour du 45e parallèle, nord ou sud, alors une partie du monde va s’exclure d’elle-même alors qu’elle vient à peine de découvrir les plaisirs du divin nectar.

  

Vais-je comme Stéphanie Bodet, grimpeuse professionnelle me contenter d’un voyage en avion par an pour aller découvrir un nouveau pays viticole ? Déjà que je pars seul le plus souvent, ne covoiture pas pour visiter les vignobles, je me sens coupable d’exercer ma passion.

 

Quelle suite vais-je donner à mes projets pour être le plus en accord avec qui je suis et ce que je pense ?

 

Car il est dur de faire la leçon aux autres si on n'est pas irréprochable soi-même.

 

Vais-je continuer à acheter des vins étrangers, dont j’ai besoin pour continuer à progresser ou faire des achats sur internet, pour les mêmes raisons ?

 

Lorsque j’étais caviste j’ai essayé au mieux de grouper les vins qui venaient d’une même région, de l’étranger ou de commander moins souvent et en plus grande quantité et ce pour être au plus juste en termes de bilan écologique. Mais les factures sont plus importantes, plus nombreuses en même temps, etc. Trésorerie ou souplesse, écologie ou diversité, bien des dilemmes pour une seule bouteille de vin. !

 

 

En effet pour venir d'Australie ou du Chili aujourd’hui un vin va partir de son vignoble, aller au port, être chargé, prendre un bateau, puis arriver à un port. De là aller chez un importateur, puis enfin aller chez un revendeur, et si c’est un grossiste encore un petit coup de véhicule jusqu’au restau ou caviste.

 

On peut faire le chemin inverse, depuis l’Europe jusqu’à Tahiti, le Japon, ou je ne sais encore quelle destination. Mais déjà entre nos régions de France le petit rouge fait déjà son chemin. Ici je n’ai pour une fois que des questions et pas trop de réponses... Je demanderais bien de l’aide à un producteur pour qu’il me donne son avis !

 

Mais me direz-vous cela dépendra s'il vend 90% en France ou à l’export, 60% sur des marchés locaux le samedi matin ou via internet... Casse-tête infini

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