Démocratiser le vin, ça passe par quoi ?
Depuis le lancement de notre projet, nous tenons à rendre hommage au vin et en ce qu'il apporte de convivialité et de bonne humeur à tous pleins de moments de notre vie... Bref, il est l'allié de la discussion et du partage des bons moments bien au delà de son aspect technico-rigide que lui imposent les grandes institutions. C'est d'ailleurs par cette peur de ne pas maîtriser les codes, que les gens se perdent et que même les curieux arrivent à se faire dissuader d'essayer.
Car la dégustation, terme qui désigne de goûter ce qu'on met dans notre bouche, n'est pas censée être technique à la base mais sensorielle. Et la perception est justement différente pour chacun d'entre nous par rapport à notre vécu, nos souvenirs, nos préférences, nos connaissances et le "déjà goûté"... Nous sommes souvent confrontés à des professionnels qui maîtrisent parfaitement leur savoir-faire mais qui rencontrent des difficultés à intéresser de simples amateurs curieux et qui les perdent dans un flot d'informations qui ne leur parlera jamais. Alors bien sûr, comme dans tout secteur, il y a des connaisseurs et des passionnés qui seront heureux de partager le même jargon et de casser la croûte en se jaugeant un peu. Mais comment de gentils curieux ne pourraient-ils pas accéder facilement à l'or rouge qui se veut élitiste ? Ne s'est-on jamais aussi bien senti accueilli chez les vignerons au coeur des vignes et de leur cave pour goûter le fruit de leur passion ? Bien sûr que si !
Forcément, tous les secteurs d'activité ont leurs codes, leur jargon, leurs spécifications, sans compter que dans le monde du vin, il existe tellement de variétés de cépages, de terroirs, d'appellations, qu'il est facile de se perdre. Mais alors comment fait-on quand on ne souhaite pas se jeter tête baissée dans les cours d'oenologie mais qu'on a envie de s'initier au vin ? Cela s'est un peu passé comme ça pour certains des membres de l'équipe qui n'avait pas de culture oenologique à la base, ni forcément l'envie de s'y mettre mais la curiosité y était. Au gré des rencontres avec les divers professions et avec les amateurs, connaisseurs, experts du vin, nous nous sommes rendus compte qu'il était important de ne pas avoir d'aprioris et de se laisser guider plus ou moins par son instinct en laissant parler le vin lui-même.
D'ailleurs, rien que sur la bouteille, assez d'informations sont aujourd'hui renseignées pour permettre une identification qui, certes, ne dira pas toujours quelque chose à celui qui boit son premier verre mais qui permettra d'identifier dans un coin de sa tête ce qui aura plu et déplu dans ce vin. Par son cépage ou son assemblage (mélange de plusieurs cépages), sa provenance (terroir), sa labellisation s'il en a une, certains jugent par la couleur, d'autres par l'étiquette, par la région, par le fait qu'un vin soit d'abord vinifié en bio avant d'être bon... Tous les critères de jugement sont permis, le tout c'est essayer avec ses mots de dire pourquoi sans forcément lancer le mot "astringence" à tout bout de champ.
Quand le vigneron fait son vin et qu'il le partage, ce n'est pas qu'un contenant avec un contenu qu'il fait passer mais une histoire souvent tellement plus enrichie qu'une jolie fiche technique. Donc, nous, tout ce qu'on veut dire aux curieux, c'est d'oser même si le vocabulaire n'est pas le bon au départ et après rien n'empêche de se spécialiser auprès de professionnels pour acquérir les "codes" du milieu. Mais avant toute chose, le vin répond à une notion de plaisir, de lâcher prise, qui mérite de vulgariser quelques termes, ne serait-ce que le temps de ne pas fausser son jugement et de ne surtout pas apprendre à décrire avant d'avoir goûté ! La notion de technique s'acquiert toujours dans le temps. Comment pourriez-vous sinon vous laisser surprendre ?