Stan nous présente le domaine Stéphane Bonjean
Pour démarrer l’année sur une note locale mais non négligeable, un compte rendu de visite effectuée en Août 2018, chez un de nos vignerons locaux de Blanzat (ndlr : le siège de winameety est situé à Sayat en Auvergne)
Stéphane Bonjean, nous a reçu de longues heures et nous a fait partager sa passion pour les terroirs locaux et nos particularités auvergnates.
En effet, comme dans pas mal d’endroits, sur certaines expositions et dans certaines vallées, les meso et micro climats changent complètement et l’idée que l’on se fait de certains endroits en devient faussée.
Comme autour du Lac de Garde par exemple on retrouve des orangers et bien sur les pentes de Chateaugay ou de Cébazat où l'on retrouve une flore méditerranéenne, signe de la bonne adéquation de certaines expositions et certains sols.
Cela explique peut-être les hauts degrés naturels enregistrés localement dans les vins depuis quelques années en Côtes d’Auvergne.
Il nous détaille ensuite ses échanges avec Charles Frankel géologue qui a écrit un livre autour des vins produits sur des terroirs volcaniques, « vins de feu », puis les recherches effectuées au conservatoire et ailleurs avec des spécialistes en ampélographie pour retrouver les cépages utilisés en Auvergne depuis le moyen âge.
Il est certain que notre région possède des sols uniques au monde, ou presque, dû à la fois au volcanisme, aux dépôts sédimentaires de Limagne, et au vieux granit hercynien.
Bref une sacrée mosaïque !
Nous passons ensuite à la dégustation.
En cuve, Gabin 2015. Nez de cerise et de noyau marqué, amande, amaretto, la bouche est puissante, un peu dure avec de jolis amers. Encore jeune ce Gabin
La cuvée Brin d’Amour 2015 offre un joli nez de fruits noirs, une bouche riche, ronde, avec une pointe de sucrosité, une sensation chaleureuse. Gamay ??? Et oui !
Copains 2016 est dense et légèrement boisé au nez, un vin compliqué à juger tant il est massif pour mon palais, très long et encore marqué par le fût.
Nous passons au caveau ou nous allons sur des millésimes plus anciens.
Voici un 2011 avec 42 mois de fûts... nez d’épices et de fraîcheur, en bouche c’est tendu, frais, un boisé bien intégré, une note d’oxydation pas désagréable, qui rapproche ce vin d’un Barolo ! Étonnant et bon.
Chateaugay 2014, toujours une légère oxydation au nez et enfin des notes poivrées typiques de la région, en bouche c’est juteux et évolué.
Le Gabin 2014 est un poil plus végétal au nez, notes de pot-pourri et un peu de volatile, on retrouve ce style piémontais en bouche avec de l’oxydation et des notes orangées, du chocolat et une légère amertume.
Des vins au profil parfois un peu évolués, des essais très intéressants et concluants avec les 42 mois de fûts qui donne un vin au profil solaire et atypique pour la région.
Pas dégusté les blancs à part celui sur fûts, qui est de belle facture.
Vigneron passionné et curieux, Stéphane connait bien ses sols, ses terroirs et son territoire qu’il affectionne grandement.
Je vous invite à aller lui rendre visite et goûter ses vins, vous faire une idée par vous-même.
Pas loin de là d’autres vins à déguster chez les Benoit Montel, Pierre Goigoux, Vincent Auzolle.
Bientôt nous pourrons profiter de matinées dans les vignes à 2 pas de Clermont-Ferrand.
Affaire à suivre !
Peu nombreux ils sont quand même bien dynamiques nos vignerons auvergnats !