Le domaine Fiorenzo Nada, ce n'est pas rien !

Au fil des rencontres

publié le samedi 25 janvier 2020 à 08h00

Le domaine Fiorenzo Nada, ce n'est pas rien !

 

Dernier domaine visité lors de ce passage piémontais, un des plus longs sur place depuis longtemps... Quelle belle visite que le domaine Fiorenzo Nada ! et quelle belle rencontre avec Danilo, le fils qui me montre à la fois ses parcelles et sa cave, petite. Ici on travaille 10 ha de vignes situées quasi tout autour du domaine. Chaque parcelle est visible depuis la maison familiale ! 😊

 

Le domaine Fiorenzo Nada est situé sur le cru Rombone, à Treiso au cœur de ces collines et pentes de Barbaresco. D’ailleurs des Dolcetto et Barbera sont également plantés autour de la maison familiale et du cru. Sur les 10 Ha du domaine, 6 produisent les divers Barbaresco et le reste est dévolu aux autres vins. Barbera, Dolcetto.

 

Sans parler de culture bio, ou bio dynamique, dès 1982 avec Bruno Nada, les choix ont été de laisser la nature s’exprimer au mieux. Les interventions sont de moins en moins lourdes, enherbement, pas de désherbage chimique, zéro insecticide, levures indigènes. On essaye chez Fiorenzo Nada de faire du vin de manière traditionnelle en étant le plus proche de son terroir et en laissant s’exprimer ce dernier. La maitrise technologique et œnologique permet seulement de guider et emmener les cuvées vers leur meilleur potentiel.

 

 

Nous dégustons dans l’ordre

 

Dolcetto 2017 au nez de cuir, de « brulé » est finalement assez frais, une attaque saline, à la matière mure et fondue, ce 2017 est prêt à boire dû à un millésime plus chaud que la normale, et son exposition moins orientée sud, il a échappé à la sécheresse mais conserve une maturité nécessaire au cépage. C’est Bon, Bien.

 

La Barbera 2017 issu du cru Rombone, orienté sud/sud-ouest a souffert de la sécheresse, son nez frais et mentholé, relevé d’une pointe de bois, possède un jus intéressant, au profil pur et tendu, moins acidulé qu’à l’habitude les barbera 2017 gagnent en approchabilité sur ce style moins nerveux. Les 12 mois en fûts aident aussi à donner une rondeur bien utile sur ce type de vins. Bien

 

Langhe Nebbiolo 2017, il passe 12 mois en foudres, son nez discret et floral, glisse sur une bouche au profil fin et élégant, et une structure aérienne, de puissance moyenne au profil facile et légèrement chocolaté, une légère amertume en finale et un vin agréable et de bon niveau, Bien.

 

Le Barbaresco 2016 nous montre enfin le potentiel du domaine et de ses crus...après 2 ans en foudres, le vin discret au premier abord dévoile des notes de fraise et de groseille typiques du cépage, la bouche élégante tr fraîche assez longue, n’est pas surpuissante mais donne une belle allonge a cet assemblage de 60% de Rombone. Bien/Bien+

 

Avec Le Manzola 2015 issu d’une parcelle argilo calcaire parsemée de lignes sableuses, exposé sud sous ouest et achetée dans les années 90, au nez aromatique et balsamique, on monte d’un cran très sérieusement. Bien sur on reconnaît les passages en vieux foudres mais l’intensité aromatique est là ainsi qu’une bouche saline et vivante, des tannins omniprésents enrobent le palais en même temps qu’un fruité mur et gras. Le vin est très long et très présent, c’est très bon ! T Bien

 

La parcelle de Montaribaldi de 1956 achetée en 2013 aux sols calcaires colorés est exposé plein sud ! Sur ce 2015 le nez de fruits murs, de pruneaux, de fruits noirs murs aux notes de fleurs séchées et de menthol possède une bouche élégante à la matière fondue et saline, un vin charmeur et fin moins long et persistant que le Manzola mais plus abordable dès maintenant. Un caractère plus chaleureux. Bien +

 

Le Rombone 2015 fleuron du domaine, aromatique, aux notes de speck et de viande séchée, possède une minéralité affirmée, aux notes marines se joignent du menthol et de l’eucalyptus. Des tannins très présents enrobent un palais juteux et acidulé, ce vin jeune et fougueux devra attendre longtemps pour se livrer complètement. Bien+/ ++

Il méritera sûrement bien mieux dans le temps, le profil argileux des sols étant très probablement la cause de cette matière dense.

 

 

Le Seifile est un ovni avec 80% de Barbera et 20% Nebbiolo, le vin sent la Gianduja, la noisette, le fumé grillé du fut est léger, en bouche la praline est présente, avec des fruits acidulés, c’est Bien. A noter que cette parcelle de Barbera date de 1946 et que cette tradition d’assembler les 2 cépages est très ancienne et avait disparue depuis.

 

 

La possibilité de déguster 3 crus d’un même millésime est assez unique et grâce à celle chez Rizzi, celle de Nada permet de faire un bon tour d’horizon des crus de Barbaresco. Ayant dégusté ceux de Ceretto et de Cortese, j’ai pu vraiment rentrer dans le détail des sols et des parcellaires.

La personnalité du jeune Danilo Nada, sa curiosité et son tempérament optimiste ancré dans son héritage et sa culture en font un fin vinificateur et connaisseur. Il va encore très surement approfondir et améliorer les vins déjà très réussis.

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