Salon des Vins Rebelles

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Salon des Vins Rebelles

Premier Salon des Vins Rebelles

On les avait oubliés, voire interdits, ils ont finalement un nouvel intérêt : des cépages naturellement résistants aux maladies pourraient apporter une réponse écologique aux changements climatiques qui malmènent nos vignobles. Pour célébrer leur retour et réhabiliter leurs qualités gustatives, un salon des vins rebelles se tiendra les 17,18 et 19 avril 2020 à Boisset-Saint-Priest (42).

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le vignoble européen, riche d’une multitude de cépages autochtones, prospérait. Arrivent des maladies qui l’attaquent de toutes parts, dont la plus célèbre, le phylloxera. Nos cépages meurent et on se tourne vers la vigne américaine, très résistante, pour reconstituer le vignoble avec des hybrides américano-américains ou américano-européens : Noah, Isabelle, Clinton, Jacquez, Herbemont, Othello et bien d’autres viennent repeupler nos terroirs jusqu’à représenter 60 000 ha en 1935.

Là-dessus, la production des colonies et de ces nouveaux plants génèrent une surproduction de vin et c’est une nouvelle crise dans le monde viticole. Les responsables tout désignés par l’administration sont les nouveaux cépages dont six sont interdits en 1934 et doivent être arrachés. Une campagne de dénigrement accompagne la mesure : ils donnent un vin au goût détestable, de mauvaise qualité, voire toxique !

Tous les hybrides sont prohibés dans les productions «de qualité» (AOC, VDQS) mais encore un temps présents dans les vins de consommation courante, jusqu’à ce que l’hybridation soit définitivement contrôlée. En 2003, l’interdiction des 6 cépages est levée mais leur commercialisation interdite. l’Union européenne a dupliqué le dispositif qui s’applique aussi à l’Italie, l’Autriche ou la Roumanie.

C’était compter sans l’esprit rebelle des viticulteurs qui ont fait de la résistance malgré menace d’amendes et promesse de primes. Des plants isolés ou en petites parcelles, parfois en élégantes treilles, souvent chez des particuliers passionnés pour leur consommation personnelle, ont résisté à la législation mais aussi aux maladies, à la sécheresse, à l’excès d’humidité et ça sans traitement phytosanitaire. Et à l’époque où on s’inquiète des changements climatiques et de l’emploi effréné des pesticides, des chercheurs se sont rappelé des hybrides et rejoignent les irréductibles amateurs pour les réhabiliter.

D’autant que leur curieux goût «foxé» typiquement «américain» n’est pas aussi détestable qu’on voulait bien le dire. Évolution des dégustateurs ou subtilité de la vinification, ils ont au contraire un potentiel aromatique surprenant, seuls ou en assemblage avec des cépages plus classiques : framboise, fraise des bois, fruits exotiques…

Un Salon des Vins Rebelles vous invite à venir découvrir ces vins venus de toute la France les 17, 18 et 19 avril 2020 à Boisset-Saint-Priest (42) au cœur du terroir forézien où on a envie de partager ce patrimoine généreux.